samedi 11 juillet 2015

unstoppable - inarrêtable

Je dois avouer que lors de l'Eurovision 2014, Je voyais Conchita Wurst comme une farce plaisante, un pied de nez aux gens ayant un balai dans le fondement. Mais depuis son interview chez Ruquier je la vois différemment, peut-être parce que c'est la première interview sérieuse où je la voyais. Je sens la sensibilité et l'intelligence que je n'avais pas pressentie dans cette grande foire annuelle du kitsch qu'est l' Eurovision. Et aussi, j'ai trouvé son coup de gueule contre le public autrichien qui sifflait la Russie au suprême du fair play.
 J'ai donc acheté le bouquin sur Kindle. Je ne suis pas encore assez avancée dedans pour savoir si j'aime vraiment mais le style est plaisant, mieux que ce que j'attendais. Et surtout j'ai écouté sa nouvelle chanson.

I must confess that during Eurovision 2014, I was seeing Conchita Wurst as pure comedy. Maybe some insensivity on my part there. But I saw her in Laurent Ruquier's show On N'Est Pas Couché and I changed my mind, maybe because it was her first serious interview I saw. (vidéo in french, unfortunately). I now feel all the artist's sensitivity and intelligence I failed to detect in the big international fair of camp that's Eurovision. And I love how she reacted against the austrian audience when they booed Russia. It was the height of fair-play.
  So I bought the book on Kindle. Not too far into it to say if I really like it but it's pleasant enough to read and better than expected. And above all I listened to the song.



 (french intervievew, sorry)





Sometimes you just gotta leap – yeah
Jump out and just feel the breeze – yeah
You're stronger than you believe you are
You are!
Sometimes it's just gonna hurt – yeah
But you gonna live and learn – yeah
You're stronger than you believe you are
You are unstoppable!


Bien sûr, au premier degré ça parle d'une potentielle histoire d'amour à ne pas rater sous le coup de la peur, mais ça va tellement au delà de ça, sinon je ne me sentirais pas concernée. C'est vraiment ma chanson pour me donner du courage du moment, qui remplace One Foot In Front Of The Other d'Emilie Autumn.

Of course, at first listening it's about a potential lovestory one shouldn't let go because of fear. But it goes real beyond that, otherwise I wouldn't be interested in it. It's really my feel strong song of the moment, replacing Emilie Autumn's One Foot In Front Of The Other.


dimanche 5 juillet 2015

feeling down - désabusée

J'en arrive à questionner mes raisons d'avoir voulu travailler en ESAT, mis à part la paie. Je commence à me demander si je veux vraiment y aller ou si je me persuade d'y aller parce que c'est ce que la société veut de moi, être le bon petit soldat qui a la possibilité de travailler et d'être productif et donc y va? Tous les jours je part le ventre vide parce qu'avec l'anxiété j'ai des nausées et j'ai peur de vomir mon Risperdal et surtout mon Xanax qui me permet de tenir, surtout le matin. Je marche à quatre xanax au moins par jour, un au lever pour pouvoir prendre le bus, un à la pause de 10h, parce que c'est le matin que l'angoisse est la plus forte, un à midi qui est heureusement généralement suffisant pour passer l'après-midi et un à 18h00 pour supporter l'idée du lendemain. J'ai constamment peur de mal faire les choses, oublier  de repérer un stylo dans une poche ou des boutons sur une housse de couette, ce qui bousillerait les machines, même mettre une housse sur une chemise repassée et froisser par maladresse les manches, tout m'est prétexte à angoisse. Intellectuellement, je sais que c'est ridicule et pas la fin du monde, mais mes sentiments viscéraux me disent le contraire; et ça me torture encore plus d'avoir conscience d'avoir si peur pour quelque chose de somme toute futile. Dès qu'une des machines fait un bruit suspect j'ai le coeur qui saute. J'ai eu des hallus où je voyais les machines pleurer, je pensais d'abord que c'était lié au suicide d'un ami facebook mais ça devient récurrent et je ne sais plus quoi en penser. Les psys de l'ESAT me disent que même si c'est dur, je travaille quand même et que c'est positif, mais je me demande si je vais tenir longtemps. L'autre jour ma mère regardait un film sur la seconde guerre de Schleswig et j'ai réalisé en en attrapant quelques extraits au vol que je me sentais comme un soldat qui part à la guerre quand je prend mon bus le matin; c'est ridicule, ça ne devrait pas être ainsi, mais ça l'est. Ah, et aussi j'ai cette superstition qui me suit depuis quinze ans au moins : si je vois une pie au cours de ma journée, je suis protégée; ça peut paraître bénin et même bénéfique mais le terrible corollaire c'est que si je n'en vois pas durant mon temps de transports, je suis sûre que ma journée sera désastreuse, et du coup je suis impuissante à faire face. Un autre moment où intellect et sentiments viscéraux sont en désaccord. Il n'y a que quand je crochète ou tricote que je me sens sûre de moi.

I'm at the point where I'm questioning my motivations for working at the mental health facility, apart from the money. I'm questioning whether I'm really willing to go there on my own terms or if I'm persuading myself because society says that, if I have the tinyest possibility of working, I should. Being a productive member of society, and all that jazz... Every day I go there without any food in my stomach because anxiety gives me nausea and I don't want to lose my risperdal and, above all, my xanax. If I can stay, it's all thanks to the xanax, in particular during the morning. I eat it like candy, at least four a day, one first thing in the morning to be able to take the bus. one at the ten am break because anxiety is at its highest during the morning, one at lunch, which thankfully generally lasts all afternoon, and one at 6pm in order to stand the idea I must redo it all over the following day. I'm constantly affraid to do something badly, like forgetting a pen in a pocket or buttons on a duvet cover, which would ruin the machines. Even putting an ironed shirt under plastic is a problem because I'm affraid I will ruin the ironing doing so. I know intellectually this isn't the end of the world; but my gut feeling tells the exact contrary; and it tortures me even more when I know I can't help being anxious because of something that futile. Anytime a machine has a burp, my heart breaks. I have got halucinations where I saw the machines crying and I first supposed it was in relation to the suicide of a facebook friend, but this halucination gets recurrent so I'm not sure anymore. Psychologists at the ESAT tell me that even if it's hard, I manage to work and that's positive but I'm not that sure anymore and I don't know if I will be able to hold this job any longer. The other day my mother was watching a movie on the second Schleswig war and I caught a glimpse and realised I almost felt like the soldiers before the battle when I take the bus. It ridiculous, it shouldn't be, but there I am. And there is this superstition I have been having for 15 years at least : if I see a magpie during the day, I am protected. It could seem harmless but the terrible corollary is that if I don't see a magpie during my commute, I'm convinced my day will be disastrous, and then I am powerless at facing the day's difficulties. Another way where intellect and gut feeling contradict themselves. I only feel safe when I'm crocheting or knitting.

mercredi 1 juillet 2015

It will be a long trip- la route sera longue

lundi j'ai passé ma journée à repasser des vestes de cuisine. A  la fin de la journée il y en avait dix de repassées, dont deux faites par une collègue quand j'ai fait une pause pour me rafraîchir. Quand je dis que je suis lente, c'est pas du chiqué! La route sera longue vers un emploi dans le milieu ordinaire, et je dois dire que ça me chagrine un peu.

I spent my whole monday ironing cook jackets. At the end of the day, ten were ready. And among these ten there were two a colleague made when I took a break to cool off. When I say I'm slow, it's almost an understatement. It will be a long time till I'm ready for a job in a non protected environment. I must confess I find it hard. I would love to be able to work in a normal environment.