samedi 27 juin 2015

Heatwave - Canicule

La semaine prochaine sera dure, ils annoncent jusqu'à 38°. Il faut savoir que la calandre de l'ESAT atteint 160-170° et fait donc radiateur, plus la chaleur et la vapeur des trois centrales...

Un petit tee s'imposait :

Next week will be hard, they forecast 38°C (that's 100°F). The roller for flat laundry at the ESAT goes up to 160-170°C (that's about 335°F if I still know my conversion formula) so it acts like a heater. Add to that the heat and vapor from the three ironing stations and you'll agree that I needed a new tee to face the heat in style :


dimanche 14 juin 2015

Missing the old me - Mon ancien moi me manque

Quelques réflexions après une discussion sur Ravelry à propos de nos maniérismes de langage et si nous savons les repérer. J'y ai répondu qu'il y a quelques temps, j'ai relu des critiques que j'avais faites sur Amazon il y a des années, ainsi que des journaux en ligne (on n'appelait pas encore ça blog en 2003, je crois?) et que j'étais étonnée de la profondeur de mes remarques et de la manière à la fois éloquente et concise dont je les exprimais. J'en serais bien incapable maintenant. Le langage, peut-être que si, en faisant un gros effort, mais j'ai maintenant beaucoup de mal à aller plus loin que "j'ai aimé" ou "j'ai pas aimé". D'ailleurs, je lisais un livre en un ou deux jours à cette époque, alors que maintenant même si l'intérêt pour la lecture est toujours là, je suis souvent incapable de terminer un livre et il me faut des semaines pour le lire. J'étais à la fois plus patiente et plus vive. Je pense que ce sont les médicaments qui jouent. Cela affecte ma mémoire aussi. En fac de pharma, j'ai appris un énorme livre gros comme un bottin de formules florales en botanique systématique. Alors que maintenant, cela fait une semaine que j'essaie d'apprendre un malheureux tableau sur les durées et intensités de chaleur à appliquer à différents types de vêtements dans le sèche-linge au boulot. J'y ai passé des heures quand il n'y avais rien d'autre à faire, et je ne le sais toujours pas. Un malheureux tableau de peut-être 6 lignes et 2 colonnes.
Mon ancien moi me manque.
Au delà de ça, mon potentiel moi me manque aussi : celle que j'aurais pu devenir sans cet accident de la vie et ces médicaments. Par exemple, mon manque d'intérêt pour les relations d'amour ou d'amitié trop rapprochées (je suis OK avec avoir des connaissances, mais sur le Net c'est mieux, dans la vraie vie ou pire, quand ça se développe en plus que juste une connaissance superficielle, je prends peur) est-il le fruit des médicaments ou mon réel tempérament? Je veux dire, j'étais encore jeune quand j'ai commencé à en prendre, je pourrais avoir eu un développement affectif tardif tué dans l’œuf par les médocs. Ou alors ça pourrait être dans mon caractère dès le début. Je ne saurai jamais.

A few remarks after a thread on Ravelry that was about our ability to recognize our own speech patterns. I answered that some time ago, I re-read some early Amazon reviews I did and some online diaries (they weren't called blogs back in 2003, were they?) and I found myself very surprised by the depth of my ideas and by the both eloquent and concise way I expressed them. I couldn't do it now. Well, maybe the language thing, with some effort on my part, but on the analyzing part I can't do more than "I liked it" or "I didn't like it". Furthermore, I used to read a book in a day or two back then, and now I have a hard time finishing a book (and it could take me weeks) even if I still have interest in reading. I was both more patient and livelier. I think it's medication taking its toll. It also has effects on my memory. When I was in pharmacy school, I learnt by heart a book of floral formulas that was as thick as a phone book for my botany class. Whereas now, I have been trying to memorize at work a spreadsheet on how long and with which heat intensity several laundry categories must be dried in the industrial dryer. I tried for hours and I still don't remember it. A mere 6*2 spreadsheet.
I miss the old me.
And beyond that, I miss the potential me, the one I could have become if there wasn't sickness and medication. As for an exemple, my lack of interest for close relationships, be they love or friendship (Internet friends are OK, but IRL or if it becomes more personal, I take fright), is it the real me or the drugs? I mean, I was still quite young when I was put on them, so I could have been a late bloomer whose development was killed by the medication. Or it could be the real me from the get go. I'll never know.

Tuto

Let me know if you want me to translate this tute for a basic raglan topdown in crochet in English, if you want. This project didn't went smoothly. Any mistake you could imagine, you can bet I did it and had to frog. I even changed hook size, without any difference on the tension on the body between the 3mm-hook portion and the 4mm-hook portion. So the Yarn Harlot may be right : gauge lies. But all said and done, I got what I wanted : something to wear with my spaghetti strap dresses at work.

Un petit cardi tout simple et pourtant, toutes les erreurs à ne pas faire, je les ai faites et ai passé mon temps à redéfaire. J'ai même changé de taille de crochet sans conséquences visibles sur ma tension, ce qui me fait dire que la Yarn Harlot a peut-être raison : les échantillons mentent. Mais en fin de compte j'ai ce que je veux : un petit cardi pour porter mes robes à bretelles au travail.




Ceci est un petit tuto pour faire un raglan à vos mesures sans échantillon (le début de l'ouvrage sert d'échantillon) à partir du fil que vous voulez. Je vais d'abord expliquer comment faire un raglan tout simple puis aborder les modifications que j'ai faites pour ce raglan-ci au motif araignée. 

L'avantage des raglans est qu'on peut commencer sans échantillon si on est sûr que la laine ne va pas bouger, et on peut l'essayer au cours de la fabrication pour vérifier que tout va bien. Ce tuto est pour un topdown, donc un pull qui se commence au cou et qui descend ensuite vers le corps. Il est inspiré d'un tuto que j'ai trouvé sur le net il y a des années, en anglais, que je ne retrouve plus. Je remercie donc la personne qui m'a permis de faire tant de petits pulls et cardis. A charge pour moi de mettre à jour ce billet quand je l'aurai retrouvée.

Commencez par faire une chaînette qui correspond à l'encolure que vous souhaitez, en comptant bien le nombre de mailles.
Si votre encolure est relativement près du cou, j'aime bien soustraire 4 mailles pour les coins et diviser les mailles restantes par 6. Il faudra deux multiples du nombre obtenu pour le devant et le dos, un multiple pour chaque manche.
Si vous voulez faire un raglan qui dégage les épaules avec une encolure hyper dégagée jusqu'au haut des bras, là je vous conseille de jouer avec votre chaînette et des anneaux marqueurs, ou de calculer à partir d'une encolure plus près du cou combien de rangs et donc de mailles il faudrait ajouter pour arriver au niveau où vous voulez commencer votre encolure. Plus là dessus plus tard si j'ai le temps.

Le raglan va se composer d'un empiècement rectangulaire, de manches, et d'un corps.
Tout d'abord, toutes mes excuses pour le mauvais dessin, je le remplacerai dès que je serai un peu meilleure sur Gimp.


A gauche on trouve un raglan de pull, où on doit camoufler le début des rangs dans un coin, à droite un cardi, où on commence au centre du devant. On va répartir des augmentations aux quatre coins selon les lignes en gras jusqu'à avoir la hauteur de manches désirée.

Donc, pour un pull : on fait : la moitié d'un coin à faire dans la première maille de la chaînette, la longueur 2x du devant, un coin dans une maille, la longueur x d'une manche, un coin dans une maille, la longueur 2x du dos, un coin dans une maille, la longueur x d'une manche, la seconde moitié du coin entamé dans la première maille de la chaînette ; fermer par une maille coulée.

Pour un cardi : on commence devant, on fait la longueur x du demi-devant, un coin dans une maille, la longueur x d'une manche, un coin dans une maille, la longueur 2x du dos, un coin dans une maille, la longueur x de la seconde manche, un coin dans une maille, un demi devant x.

Pour faire les coins, selon le type de maille que l'on a choisi :
(je précise que je me paraphrase d'un message de forum que j'ai posté sur les Fées tisseuses)
  • dans un rang de mailles serrées : trois m serrées  dans la m du coin ou [une maille serrée, une m en l'air, une m serrée] dans la maille du coin puis aux rangs suivants dans la m en l'air
  • dans un rang de demi-brides : 3 demi-brides dans la m de l'angle ou [1db,2m en l'air, 1 db] dans la m du coin puis aux rangs suivants dans les 2m en l'air du centre
  • dans un rang de brides : 5 brides dans la m du coin ou [2br, 1 m en l'air, 2 br] dans la m du coin puis aux rangs suivant dans la m en l'air
  • double-brides : 7 doubles-brides ou [3Db, 1 m en l'air, 3Db]

On continue jusqu'à ce que soit la largeur de l'ouvrage crocheté fasse au moins la profondeur de manches désirée, soit jusqu'à ce que la largeur de dos soit égale à votre largeur d'épaule (souvent ça tourne autour de 40cm pour une femme adulte), selon le cas qui se posera en premier. A noter que ceci est le minimum, pour avoir un ouvrage près du corps. On a intérêt à intégrer quelques cm en plus pour l'aisance. En général je prends 3 à 6 cm. Plus pour un oversize.

Mesurer la largeur de manche et la largeur de dos. Multiplier la largeur de dos par deux. Il s'agit maintenant de rajouter des mailles sous les bras pour obtenir une largeur compatible avec votre tour de bras ou votre tour de buste (toujours avec l'aisance). A noter que j'ai tendance à prendre la mesure du high bust (soit le tour de poitrine juste au dessus de la poitrine, sous les aisselles) et faire de la place pour ma poitrine avec des rangs raccourcis (tuto à venir quand j'aurai le temps) car comme j'ai une grosse poitrine, si je prenais mon tour de poitrine réél le reste du pull serait beaucoup trop grand.
Calculez la différence entre le double de la largeur de dos de votre pièce et le high bust + aisance, et divisez-la par deux. Faites aussi la différence entre votre tour de bras et la largeur de bras de votre pièce ( toujours avec un peu d'aisance; mais vous ne voulez pas des manches géantes non plus, non? ;) le truc important est de s'adapter selon que vous porterez votre ouvrage sur peau nue ou par dessus d'autres manches de vêtements, ce qui nécessite un peu plus d'aisance). Vous devez choisir de rajouter aux aisselles celui de ces deux chiffres obtenus qui est le plus grand. Pour cela, commencez votre rang normalement, sans faire les augmentations du coin. Sautez intégralement la partie où on crochète les manches, mais par contre ajoutez en maille en l'air la valeur à ajouter aux aisselles (mesurer l'équivalent de cette valeur sur l'ouvrage pour connaître le nombre de mailles) et continuer sur la partie suivante. Vous allez ainsi abandonner momentanément les manches pour ne crocheter que le corps.
A noter qu'en ajoutant les mailles à l'aisselle, vous pouvez éventuellement marquer la maille du centre avec un marqueur que vous ferez ensuite suivre de rang en rang. Ce sera utile si vous souhaitez creuser la taille puis arrondir les hanches, car vous devrez faire les différentes diminutions et augmentations de part et d'autre de ce marqueur. Si vous faites un pull droit, ne vous embêtez pas avec des marqueurs.
Crocheter le corps.

Revenez à une manche. Prenez votre tour de manche là où vous voulez arrêter votre manche (pour moi c'est souvent le coude). Soustraire ce chiffre au tour de manche que vous avez sur votre ouvrage et divisez par deux ; mesurez cette distance sur votre pièce pour connaître le nombre de mailles qui correspond ; cela vous donne le nombre de double diminutions que vous devrez faire pour obtenir votre manche. Mesurez sur le corps la longueur de manche désirée pour connaître le nombre de rangs selon lequel vous devrez faire ces doubles diminutions (ou alors prendre le nombre de rangs pour dix cm et faire une règle de trois si le corps est trop court pour mesurer). Après c'est juste un petit calcul sur comment faire z diminutions sur y rangs. Si vous n'y arrivez pas de tête ou avec une calculatrice, je sais qu'il existe des calculateurs en ligne. l'objet de ce calculateur est normalement de répartir un certain nombre d'augmentations sur un rang, mais on peut le détourner en nombre de diminutions sur un certain nombre de rangs.
A noter : je suis très ronde, je fais toute ma série de diminutions régulièrement sur toute la manche mais pour quelqu'un aux bras plus minces, mieux vaudrait faire les diminutions en deux parties indépendantes, une des épaules aux coudes et l'autre des coudes aux poignets.
On travaille les manches en circulaire : pour faire les doubles diminutions, crocheter deux mailles, faire votre première diminution, crocheter jusqu'à quatre mailles de la fin du tour, faire une diminution, puis crocheter deux mailles et fermer le tour par une maille coulée.
Crochetez ainsi vos deux manches. Finir votre ouvrage comme d'habitude.


Pour mon raglan en particulier ; j'ai fait une encolure pas trop près du cou, mais je n'ai pas rajouté d'aisance parce que je voulais que les deux pans des demi-devants s'écartent. J'ai donc pris la différence de largeur de bras comme valeur à ajouter aux aisselles et fait le corps droit, sans cintrer vers la taille. Pour commencer les manches, il m'a fallu rajouter une maille pour chaque manche sur la chaînette de départ car je devais avoir un nombre pair sur les manches pour centrer mon motif araignée. Il peut aussi avoir besoin d'allonger un peu la manche après les diminutions pour tomber pile sur la fin du diagramme araignée.



Faire un rang plein (celui où on établit les coins) puis suivre le diagramme au centre des manches en répétant toujours les quatre premiers rangs du diagramme. Le cinquième rang est celui qu'on ne fera qu'une fois en avant dernier, suivi par un rang plein.
J'ai recouvert un bouton avec une rose irlandaise (je ferai un tuto s'il y a de la demande, mais c'est un grand classique du crochet) et une boucle en chaînette recouverte de mailles serrées pour boutonnière.

samedi 6 juin 2015

What is wrong with me

This is an English-only article because I don't want my parents to read this. I think I know what's wrong with me. At the ESAT there is a 30-minutes time period before work for coffeee and chatting. It is not mandatory, as long as you're in your workroom at 8.30am, but I still come at 8am because I'm paranoid I could be late.So I secure myself an armchair in the back of the hall, where I can keep an eye on the whole hall, as not only am I paranoid I'm going to be late, I chronically don't trust my senses' input, so if I see it's, say, 8.20am on my watch, I will look at it several times and still doubt it. So I need to see if my coworkers still are in the hall because it means work hasn't begun yet.
The problem is, everybody comes to shake hands and I find it overwhelming. They know I'm the new worker and I still don't know most of them, they are just figures in the vicinity so to me this shaking hands business seems both pointless and intrusive, as at that time of the day I'm very anxious because my work day hasn't yet begun. I think the awful truth dawned on me : I may consider humans like interchangeable objects. Even when I know them. I thought about it and I realised I have never added names when I speak to someone, à la "thank you, so-and-so". It might be a way to keep things unpersonal. The exception being a coworker who is not likely to answer if I don't add her name, but then that's purely utilitarian, not really me recognizing somebody else as a person. Even someone like my flute teacher, who was my teacher for 30 years, since I was a wee child, I was avoiding to having to name him because I didn't dare to go personal and call him Jean-Louis, like the other old-timers students, or Monsieur T, as I was inclined to do because even then I was feeling it was not normal behaviour. Always impersonal. And don't mention tu or vous. I have as much problems with the nuances as if French wasn't my first language.
The awful truth is, to me people might be like chess pawns, whose movements are totally arcane to me.
It's really hard, realising you're actually a cold-hearted bitch and you're not ready to change it anytime soon.