jeudi 15 décembre 2016

Generalized anxiety - Anxiété généralisée

Il y a des jours où je préfèrerais avoir des attaques de panique, si ça voulait dire que je serais tranquille entre (bien sûr, je dis ça en ne connaissant pas les crises d'angoisse; si c'était le cas je ne dirais sans doute pas ça); mon anxiété a moi est plus diffuse, mais toujours haute, même si pas au niveau d'une crise d'angoisse. Elle se nourrit de tout et n'importe quoi, tout lui est prétexte. Tous les midis il y a l'épreuve d'aller chercher le courrier, par exemple. Il y aura certainement une mauvaise nouvelle, un décès peut-être. Je dois prendre un lexomil avant d'aller le chercher. Il y a la paperasse, sûrement je vais me planter en la remplissant. Il y a sortir de la maison, ce qui fait que généralement  je ne sors que pour les courses et ma leçon de chant (le même jour, avoir à sortir pour les courses me motive pour le chant). Même dans mes plaisirs, cette vicieuse peut se cacher. Je suis fan de Tu mourras moins bête sur Arte, mais leur gimmick de "vous mourrez moins bête, mais vous mourrez quand même" me fait immédiatement penser au départ de mes proches. Plutôt que des pics d'anxiété, j'ai cette rengaine qui me suit dans tous mes pas. Le plus dur, c'est les commentaires "tu penses trop, c'est dans ta tête", même par mes parents qui devraient se rendre compte que je ne peux pas faire autrement.
Pour contrer ces anxiété usante, je développe des rituels : si je vois une pie, je suis protégée, si je place les interrupteurs d'une certaine façon, si je fais 30 minutes de tricot, si je fais trinquer les cafés que je viens de verser...la forme même de mes fluides corporel est un présage, et ce tout au long de ma journée, tout est prétexte à analyser, à essayer de me rassurer. Quand je voyais encore un psy digne de ce nom, il me disait que c'était une bonne façon de contrer l'anxiété, sauf si ça devenait une contrainte; or c'est en train de le devenir; car il s'est fait une évolution : maintenant, si je ne vois pas la pie, si j'oublie l'interrupteur, c'est à coup sûr dans mon esprit porteur de mauvais présage. Pire, ça me vole mes anciens plaisirs, ayant transformé le tricot en corvée obligatoire.

There are days where I'd prefer it if I had panic attacks, if it meant that it would be peace and quiet between them (of course, I'm saying this not having the experience of panic attacks; if I had, I might prefer my situation); my personal anxiety is more diffused, but high every day, even if it's not as high a level as an anxiety attack. It feeds on anything and everything is a pretext for anxiety. Every noon, there is the post I must check, as for an exemple. Surely bad news, a death even. I must take bromazepam before opening the letterbox. There is paperwork, surely I will fill it wrong, and there will be problems. There is going out of the house, which as a result has me generally only going out for grocery shopping and singing lessons (I do it the same day, as having to go out for groceries motivate me for going to the Conservatoire); this vicious feeling can even hide in my pleasures. I'm very fond of the show "Tu mourras moins bête" but they always end with "you'll die a little smarter, but you'll die anyway", which makes me thing of my family memebers' departure. My anxiety doesn't have peaks, but it is nagging. The hardest part is the comments : "you think too much, it's all in your head", even uttered by my parents who should know better.
To fight this ever nagging anxiety, I have developped rituals : if I see a magpie, it's a good omen, if I switch the light switches so, if I knit for 30 minutes, if I make a toast with the coffee cups...even my bodily fluids are omens, and it's like that all day long, everything is a pretext for analyze to try to reassure myself. When I still saw a worthwhile psych, he said it was a good way to evacuate anxiety, as long as it didn't become a chore. And it is, now. For there has been an evolution : if I don't see a magpie, if I forget the light switch, it is a sure bad omen. Worse, it robbed me of my pleasure, as I do my mandatory 30 minutes knitting.

La thérapie me manque; je suis passée d'un cmp où j'étais suivie hebdomadairement à un cmp overbooké où j'ai droit à 10 minutes tous les deux mois.


I miss therapy. I went from a dispensary where I got weekly care to an overbooked dispensary where I am seen 10 minutes every two months.